Le 25 août 1944, les Allemands se retirent du fort de Charenton (hébergeant actuellement la Gendarmerie) qui était à l'époque un important dépôt de munitions.
Cependant ils avaient préalablement posé assez de mines à divers endroit du fort pour faire sauter une bonne partie de la ville et faire plusieurs milliers de victimes. Ces mines devaient exploser après un délai calculé après la fuite des allemands. Le chef d'escadron Vincensini, qui dirige alors le groupement de réserve motorisée de Charenton fait venir l'artificier Henri François.
Dans une lettre à sa famille, ce dernier explique être pris de sueurs froides. Courageusement au mépris du danger, il se précipite dans le fort et découvre derrière la porte,camouflées, quatre mines amorcées et très difficiles à désamorcer . Aux soutes à munitions, tout un système de charges est prêt à fonctionner. Ce n'est qu'une question de minutes.
« Je travaille d'abord un peu en tremblant, puis de plus en plus serein. Je coupe, je coupe sans arrêt. J'évente les 52 pièges, je secoue les explosifs, je sépare les détonateurs. »
« Une mine à acide tombe : je la reçois dans mes bras. La rater, c'était faire sauter le fort. J'ai gagné. »
Le fort ne sautera donc pas. L'artificier Henri François a réussi sa mission et a évité la catastrophe. Cependant il est toujours à craindre que les Allemands ne prennent la décision de bombarder le fort, qui n'a pas explosé.
Il est alors décidé d'évacuer « quarante camions de munitions extrêmement dangereuses ». Mille tonnes d'explosifs en tout, soit le dixième de la bombe d'Hiroshima !
Malheureusement, l'artificier Henri François, victime du devoir, décèdera quelques mois plus tard, le 29 octobre 1944, en intervenant sur les mines d'un secteur voisin.
Les Maisonnais sont reconnaissants à ses actes héroïques. Un square situé sur les bords de Marne au niveau de la « Maison pour Tous » porte désormais son nom.
Plus d'informations sont disponibles au musée de Maisons-Alfort.
L'artificier Henri François